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LES BENEFICES DE LA VISIO-CONFERENCE
Sur le plan psychologique - dans des phases de doutes, de repli sur soi, de manque de confiance, de peur de l’Autre et de son éventuel jugement, du regard pouvant paraitre directif et/ou interrogatif (voire, sur-sollicité) du thérapeute, de la proximité en face à face pouvant induire des résistances auprès du patient… - la visio-conférence permet au patient de se sentir en sécurité, à l’abri des regards jugés intrusifs et, peut réveiller cette capacité à s’exprimer librement dans un lieu familier connu qui favoriserait l’expression de soi.
Elle est également bénéfique quand un patient n’a pas ou n’a plus la volonté de ‘se mettre en action’ tant sur le plan psychologique que physique, d’autant plus pour se rendre au cabinet de son thérapeute pour lui exposer les problématiques qu’il rencontre, ses difficultés, ses symptômes ou sa pathologie reconnue.
Dans ce cadre, la visio-conférence offre encore d’avantage la possibilité de « se mettre en avant », de se mouvoir symboliquement parlant et, d’agir tout aussi concrètement qu’en présentiel.
Elle offre alors pleinement la possibilité d’exister en tant que patient (on peut d’ailleurs parler de « reconsidération » de soi-même) inconsciemment dans un 1er temps, puis, consciemment, généralement au fur et à mesure que la séance se déroule, jusqu’ à atteindre ‘la pleine conscience’ de son champ d’action en fin de celle-ci, où lors des protocoles thérapeutiques mis en place tout au long du processus de soins.
Le patient ressent d’ailleurs une certaine fierté face à ce qu’il pensait être un obstacle à surmonter - c’est à dire ‘le face à face’ via un écran - à avoir réussi à dépasser ses peurs de ne « pas pouvoir » y arriver, ou de douter des bénéfices d’une séance « embrumée » par l’intermédiaire d’un écran entre lui et son thérapeute.
Devant cette constatation, les nouvelles possibilités qui s’offrent à lui et les bénéfices qu’il en retire favorisent la confiance et une meilleure estime de lui-même mais, également envers son thérapeute, capable de passer outre des convictions infondées au départ telles qu'exposées ci-dessous.
Du fait d’être 'chez soi'
La peur d’être éventuellement dérangé.
On peut m’entendre si je ne suis pas seul, signifiant qu’on peut m’écouter.
Imposer à l’Autre ! Du fait de prévenir l’entourage de ne pas faire de bruit durant ma séance et pour un temps donné !
Avoir la certitude que personne ne doit être à mon domicile à l’heure de la séance.
Il sera nécessaire de trouver LA pièce idéale ou je me sens « en sécurité ».
Ne pas voir physiquement son thérapeute
S’imaginer que ne pas voir son thérapeute est une entrave à la capacité de verbalisation et que la séance sera de ce fait restrictive du point de vue empirique si elle n’a pas lieu physiquement au cabinet de celui-ci.
Penser qu’être à distance c’est « ne pas voir » pour le patient, donc, en répercussion, avoir ce même ressenti vis-à-vis de son thérapeute.
Avoir l’impression d’un sentiment de « détachement » venant de son thérapeute : en effet, il n’est pas « là » physiquement donc absent symboliquement parlant.
Le sentiment de l’absence du regard parce qu’indirect posé sur le patient comme empêché par l’écran de pouvoir exprimer une émotion, d’exister tout simplement. Alors que ce même regard, posé en face à face, peut parfois déranger, perturber le patient et limiter justement son expression verbale !
Je veux être « vu », reconnu sans être vu finalement !
Le patient malade
Celui-ci peut honorer sa séance sans avoir ni à se déplacer, ni à se sentir obliger de se justifier de son impossibilité à se rendre à son rendez-vous programmé.
C’est un plus qui lui offre un champ des possibles plus ouvert et, par conséquent, qui est propice à l’acceptation de son état asthénique qu’il soit physique ou psychique.
J’observe de mon côté, et le patient me le signifie également, qu’il se sent mieux du fait d’avoir fait la séance qu’il aurait certainement annulée du fait de son état (par exemple, du fait de l’impossibilité de se déplacer en cas de grippe).
Nous sommes donc encore ici, dans un constat de bénéfices apporté au patient en lien avec la thérapie en visio-conférence.
C’est ici même qu’il est important de rappeler à ses patients qu’ils sont visibles et reconnus en toute circonstance et qu’ils existent déjà quand ils gravissent une première démarche (marche), d’une demande d’entreprendre une thérapie.
J’explique que la visibilité reste subjective pour eux mais objective pour moi leur thérapeute et, les amène progressivement à être convaincus de ce même process psychique.
LES CROYANCES
Ces fameux « peut-être » avec ces sentiments de « restrictions symboliques » du fait d’être chez soi ou même ailleurs, mais, pas présent à mon cabinet ; signifiant la PEUR de ne pas pouvoir tout dire à distance, de ne pas savoir le dire de la même manière qu’en présentiel, que le patient n’aura pas le sentiment d’être reconnu par son thérapeute, parce qu’« invisible ».
Ne pas voir son thérapeute en présentiel signifie pour lui, dans son inconscient, qu’il ne se voit pas non plus !
Ne pas avoir la sensation de faire une démarche, un processus thérapeutique si je ne m’engage pas physiquement (aller à ma consultation comme protocole établit/contrat signé de part et d’autre).
Dans ce cadre, il est important de tenter de faire basculer les croyances limitantes du patient vers les avantages de la visio-conférence qui offre bien des possibilités et des bénéfices et, ceci, quel que soit les outils thérapeutiques que j’emploie dans le cadre de mes compétences professionnelles (Art thérapie, EFT, EMDR, Psychogénéalogie, Analyse Transactionnelle, etc.).
DANS LES FAITS
Lors d’un premier échange téléphonique et ce, avant toute 1ére séance, j’explique dès le départ comment je procède dans le cadre d’une thérapie en visio-conférence et, propose à la personne qui me contacte de prendre bien entendu un temps de réflexion avant de débuter ensemble une psychothérapie dans ce cadre spécifique.
Je prends également le temps d’expliquer en détails tout ce que j’ai relaté plus haut.
Il est capital de mettre le patient en confiance, quant à ce choix de type de séances dont il reste le seul décisionnaire, même si j’en « extrais » les bénéfices quand il reste des doutes et des incertitudes quant à la démarche de mise en route du ‘protocole thérapeutique à distance’.
L’important, et, ce qui me semble essentiel, est de ne jamais « inciter à », ce serait vouer la thérapie à l’échec dès le départ.
Parfois quand je sens que la personne a véritablement envie de commencer une thérapie mais hésite du fait de la visio-conférence, je lui soumets l’idée de tenter de faire une 1ère séance ensemble et, de voir ensuite, si celle-ci fût bénéfique ou non pour elle. Toute décision de la personne dans la demande de poursuivre ensemble est un signe inconscient d’engagement, de pacte et, consciemment, de volonté, d’acceptation et de lâcher-prise pour guérir de ses symptômes.
J’accepte quand il/elle valide la thérapie à distance et/ou m’adapte selon ses souhaits et ses possibilités.
Comme j’aime souvent le répéter, le lien thérapeute/patient est un lien qui se tisse progressivement, une adaptabilité de ma part vis-à-vis de la personne, mais aussi "un pas de danse à deux", en concertation et dans la réciprocité.
DANS L'OBSERVATION
CAS CONCRETS:
Le patient choisit son lieu ‘Secure’
Un moment spécifique de la journée qui lui est favorable.
Une pièce où il se sent bien chez lui, par exemple : son bureau, sa chambre, etc.
Un lieu extérieur qu’il aime particulièrement, par exemple : un parc, une terrasse, un jardin, etc.
Le patient prend souvent avec lui, pendant la séance, un objet, quelque chose de son quotidien qui lui « fait du bien » et qui viendra lui apporter du réconfort, une sécurité supplémentaire, la douceur de l’ "Objet (souvent) Transitionnel" tels que par exemple: un plaid doux et moelleux, une couverture, une peluche (le doudou), un coussin, un oreiller, une tasse de café ou de thé, son animal de compagnie, etc.
Lorsque la décoration, le mobilier, le lieu, ne correspondent pas à un cadre que le patient apprécie, cela peut engendrer, inconsciemment, une certaine lassitude et un découragement qui limitera sa volonté de poursuivre la démarche thérapeutique dans un lieu qui ne lui « ressemble » pas ! Dans ce cas, l’inconscient, émettra alors des réticences et des résistances non propices à la verbalisation entre son thérapeute et lui-même.
Physiquement, le patient n'a pas besoin de se mettre en scène
Nul besoin ‘d’endosser un costume’ qui soit dans la représentation de soi, avec cette croyance inconsciente de légitimité si je «m’habille» pour aller consulter mon thérapeute.
Bien au contraire, dans le lieu que choisit le patient, il s'habille à sa guise, dans des habits confortables qu’il dira: souvent « porter à la maison ».
Ainsi, l’apparence physique générale n’a plus la même place en visio-conférence, et, met le SOI 'en avant' dans son intégralité.
Il favorise inconsciemment le lâcher prise, l’expression de son Moi au monde, de son Moi profond, permettant ainsi une meilleure exploration de l’individu en question.
En tant que thérapeute, je le mets également à l’aise - rappelons qu’il est dans son ‘lieu refuge’ - s’il souhaite avoir à disposition boissons (tisanes, thé, café, jus de fruits) et aliments qu’il aime (biscuits etc.), car, cela générera un mieux-être supplémentaire, voire complémentaire à la psychothérapie, s’appuyant inconsciemment à la notion de plaisir et du rapport à ce qui lui appartient en propre, selon ses choix personnels, qu’alors, je valide bien entendu.
Ainsi, faisant partie des habitudes qu’il apprécie et de son environnement (Secure), ses effets personnels entrent en JEU /JE sur la scène thérapeutique.
Apportant réconfort, bien être, ils viennent aussi symboliquement renforcer la confiance en soi, donc par conséquence en «l’Autre» (le thérapeute ici présent certes, mais également le patient).
Ils permettent de se sentir ‘pleinement’ soi au travers du «chez moi», de ce qu’inconsciemment et consciemment j’aime, qui m’appartient et me fait du bien.
LE REGARD AU TRAVERS DE L’ECRAN
Indispensable dans la relation thérapeutique à l’Autre, le regard semble perdre de sa crédibilité pour le patient qui ne serait pas en face à face avec son thérapeute.
Dans un premier temps, la réticence envers la visio-conférence vient de là, inconsciemment ou consciemment, elle semble priver le patient de tous les bénéfices d’une séance en « direct », pour laisser place à une sorte de « mur » symbolique entre lui et son thérapeute.
Bien qu’infondée, l’idée que la mise en distance du thérapeute par le biais de la visio-conférence peut générer chez le patient la peur de ne pas être « visible » (la vue), d’être transparent, avec derrière cela une notion de vide qui l’effraie par-dessus tout !
Comment, est-il possible pour lui d'imaginer qu’on puisse accéder à l’Autre (via le regard entre autres) par l’intermédiaire d’un écran, qui viendrait corrompre le face à face direct qu’il aurait pu avoir, s’il était physiquement présent au cabinet du thérapeute ?
Une fois « plongés » dans la séance, nous faisons rapidement abstraction de cette notion erronée qu’il percevait au départ, pris dans le processus thérapeutique que j’articule et mets en place avec lui.
Au contraire, le regard est « accrocheur », essentiel!
Il s’inscrit inconsciemment, faute de présence, non pas comme une option mais, comme le 1er lien qui nous lie au processus thérapeutique : en effet, c’est ce que nous percevons lui et moi au travers de l’écran, pleinement, puisque seul repère pour lui comme pour moi !
Je dirais donc, par conséquent, que le regard a presque d’avantage de présence, fait d’avantage résonnance en visio-conférence puisqu’il est le principal « repère » quand on passe par un écran.
Le bas du corps étant non perçu ou très rarement, c’est donc le buste du patient et plus particulièrement son visage qui fait sens pour le psychothérapeute.
Les mains jouent aussi un rôle déterminant pour exprimer le quant à soi (ex : paumes ouvertes, mains croisées, etc.) et, la posture de la tête et du buste, des épaules, plus particulièrement, viennent renforcer le positionnement psychique du patient dans la lecture que j’en fait en tant que psychothérapeute.
La visio-conférence nécessite de ma part une exigence et une vigilance toute particulière, car, elle est réellement émettrice de l’état émotionnel du patient!
CONCLUSION
Au vu de mes expériences de psychothérapeute, dans ce contexte particulier, je reste convaincue que les séances en visio-conférence agissent positivement et, sont favorables pour le patient quel que soit son (ses) symptôme(s) et/ou éventuelle (s) pathologie(s).
Il est, en effet, un atout propice au lâcher-prise, à la notion empirique et symbolique d’ouverture, sur lui-même, sur le monde !
Pour moi, il ne faut en aucun cas, se cantonner à des idées préconçues spécifiques et/ou restrictives dans ce contexte du champ thérapeutique.
La ‘notion de restriction’ reste subjective dans le cadre de la thérapie en visio-conférence et, peut paraitre compliquée voire impossible par rapport à des croyances limitantes et collectives.
A moi, psychothérapeute, de démontrer, au vu de ce que j’ai relaté en détails ci-dessus, que l’individu (le patient) a cette possibilité d’être lui-même, connecté à son MOI profond, si je le « détache » d’un contexte qui le lie à cet état qu’il ne souhaite plus, pour le « raccorder » à lui-même (via la psychothérapie), en conscience, dans tout son ETRE, hors d’un environnement dont nous pouvons finalement faire aisément abstraction !
Tout se JOUE ailleurs, dans une « autre dimension », c’est ici que le cadre du psychothérapeute prend toute sa place pour laisser la possibilité au patient d’être « JE » dans son intégralité.